EUROPE

DIGITAL TRAVELLERS S’ADAPTE À LA PANDÉMIE

Alors que la pandémie Covid-19 continue d’impacter la vie des Européens, nous sommes de plus en plus tributaires du numérique dans notre vie quotidienne, que ce soit pour rester en contact avec nos proches ou gérer nos comptes bancaires, à distance. L’objectif du projet Digital Travellers qui est de réduire la fracture numérique au sein des populations vulnérables, n’a, de ce fait, jamais été aussi pertinent. Pour autant, le projet a dû, lui aussi, s’adapter aux circonstances.

Des sessions de formation « multi-format »

Les formations destinées aux bibliothécaires, initialement prévues en présentiel, sont maintenant virtuelles, et ont lieu sous forme de conférences en ligne dans chacun des pays partenaires.

BSF Belgique, en charge de la formation des bibliothécaires, a en outre conçu, en complément de ces conférences, une série de modules d’autoformation pour aider chacun à son rythme et selon ses besoins. Les modules d’auto-formation permettent, par exemple, de découvrir la base de données Digital Travellers, qui regroupe une grande quantité de supports pédagogiques, permettant de faciliter l’animation des ateliers numériques que les bibliothécaires volontaires s’apprêtent à organiser avec leurs publics cibles. Fruit du travail de BSF France, cette base de données, disponible en anglais, finnois, français, néerlandais et polonais, présente l’ensemble des ressources mises à disposition par les partenaires du projet. Suite à un exercice de cataloguage à grande échelle, mené par Koninklijke Bibliotheek (KB) et pour en faciliter l’utilisation, cette base documentaire est organisée selon le DigComp2.1, une nomenclature de l’Union Européenne.

Les conséquences de la pandémie ont également eu un impact sur l’organisation des ateliers numériques prévus avec les populations cibles, lesquels ont dû être repensés pour s’adapter aux nouvelles contraintes. Prévus à l’origine pour se tenir dans les bibliothèques en présentiel, ces ateliers seront virtuels pour la plupart, avec toutefois la possibilité, lorsque la situation sanitaire du pays le permettra, de repasser en présentiel.

Le retour d’expérience des participants sera collecté tout au long des sessions, que celles-ci soient destinées aux bibliothécaires ou aux populations vulnérables, afin de tirer les conclusions du projet, à l’issue du pilote et améliorer méthodologie et ressources. Sous la houlette de Public Libraries 2030 (PL2030) ces conclusions seront ensuite présentées à l’ensemble des parties prenantes, acteurs du secteur de l’éducation non formelle, pouvoirs publics locaux et nationaux.

De nouvelles exigences pour les bibliothécaires

Enseigner en ligne nécessite des compétences très particulières et une grande aisance avec les outils informatiques, choses que n’ont pas nécessairement les bibliothécaires aujourd’hui. Nous avons donc enrichi la formation qui leur est destinée et leur offrons en parallèle un accompagnement renforcé tout au long de la période de mise en place des ateliers numériques avec les publics cibles.

En Pologne par exemple, notre partenaire Fundacja Rozwoju Spoleczenstwa Informacyjnego (FRSI) propose des sessions de formation sur les nouveaux outils de communication numérique, une formation à laquelle douze bibliothécaires ont d’ores et déjà participé. Les sessions suivantes porteront sur les techniques d’animation d’ateliers en ligne. Le but visé est bien entendu que les bibliothécaires qui se sont portés volontaires pour ce projet, soient très à l’aise avec le nouveau format requis.

Le partage d’expérience est un autre aspect fondamental du projet Digital Travellers, dimension à laquelle les bibliothécaires sont d’ailleurs très sensibles. Lors des premières sessions de formation organisées par BSF Belgique, les bibliothécaires présents ont fait part des difficultés auxquelles ils sont confrontés -comme par exemple le simple fait de parvenir à contacter leurs publics habituels- et ont commencé à échanger, entre eux, leurs bonnes pratiques en la matière.

Dans cet esprit, DT s’apprête à organiser des réunions virtuelles ouvertes à l’ensemble des bibliothécaires des pays participants pour leur permettre de ‘rencontrer’ à distance leurs confrères d’autres pays et pouvoir échanger de manière informelle. Ces sessions, organisées et animées par la Finnish Library Association (FLA), se veulent de véritables lieux de partage offrant aux participants la possibilité de découvrir ce qui se fait ailleurs, et favorisent l’émergence d’une communauté transnationale.

Le but ultime du projet Digital Travellers est de contribuer à l’inclusion numérique du plus grand nombre. 2020 et les contraintes sanitaires auxquelles nous faisons face ont quelque peu ralenti le déploiement du projet. A l’approche de 2021, nous sommes plus motivés que jamais pour démontrer que l’exclusion numérique n’est pas une fatalité !

Depuis 2007, Bibliothèques Sans Frontières agit sans relâche pour porter la connaissance à celles et ceux qui en sont privés – des camps de réfugiés au Bangladesh aux territoires ruraux en France – et faire du droit à la culture un droit fondamental de l’être humain.

En treize ans, l’association a touché plus de six millions de personnes dans cinquante pays.

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